Les origines de ma famille sont à Champfromier et à Belleydoux.
Une rencontre entre deux grandes familles, qui sans doutes n'aurait pu se faire durant les guerres fraticides entre gris et cuanais du millieux du XVII siècle..
(voir article plus bas)
Les vieilles querelles des « GRIS et des CUANAIS »
"En 1601, par le Traité de Lyon, le Bugey et la Bresse deviennent français. En limite de territoire la Franche-Comté était toujours rattachée au Royaume d'Espagne. Il en fut ainsi jusqu'au traité de Nimègue en 1678.
Les riverains francs-comtois étaient dénommés « CUANAIS » diminutif de Séquanie. Les bugistes étaient les « GRIS » (familièrement : âne ou mulet).
Dénomination désobligeante pour ces nouveaux français.
Il n'en fallut sans doute pas beaucoup pour déclencher de sauvages guérillas de chaque côté de la frontière. Celle-ci s'étendait du Revermont (sud de Lons-le-Saunier) jusqu'au Crêt de Chalam dominant le Haut-Bugey. De chaque côté de la frontière se sont alors formées des bandes de partisans sanguinaires qui, par surprise volaient, tuaient, incendiaient, violaient. Le banditisme prévalait sur toute notion de patriotisme.
Il y avait des chefs célèbres.
Du côté des CUANAIS, Claude Prost, natif de Longchaumois et plus connu sous le nom de LACUZON n'a pas été en reste pour assouvir ses ambitions de conquérant. Il était aidé de Claude de SAINT-OYEND surnommé « LA SUCHE », originaire des Bouchoux.
Du côté des GRIS, c'est l'ESPINASSOU, triste personnage qui fut condamné à mort et pendu en 1694. Il a laissé un souvenir horrifié auprès des siens.
De 1634 à 1640 ont eu lieu de sanglants épisodes, dont celui conduit par LA SUCHE » à Champfromier. Pillage et profanation de l'Eglise et du presbytère qui ont été entièrement dépouillés. Après ces méfaits, ils incendièrent 25 maisons dont celle du notaire Genolin qui en laissé des notes par écrit.
En 1639 les incursions des CUANAIS mirent à feu le hameau de Monestier qui avait été déserté de ses habitants. Les 7 victimes qui voulaient récupérer quelques effets dans les flammes ont été exécutées. Leur sépulture ne put avoir lieu que huit jours plus tard.
Les « GRIS » ne furent pas en reste. En novembre 1639 ceux-ci venus d'Echallon et de Giron arrivèrent dans la vallée de la Semine. Mal leur en prit. Le terrible « LA SUCHE » prévenu de l'intrusion des GRIS se cache à proximité de la barricade dressée en bas de la Combe d'Evuaz. Il fait donner les fusils et les CUANAIS blessent BRUNET, le chef des GRIS qui abandonnèrent leur butin.
Bien entendu, l'ESPINASSOU voulut venger le capitaine BRUNET. De retour d'une expédition, un de ses hommes trouva une marmite en cuivre. Tout heureux, celui-ci la plaça sur sa tête. Malencontreusement, un groupe de CUANAIS arrivait en sens inverse. Rusés, ceux-ci se cachèrent et firent feu. Le porteur fut tué et la marmite récupérée par les CUANAIS. L'ESPINASSOU s'enfuit alors avec ses hommes. Cette marmite aurait appartenu en dernier lieu à Victor MERMET MOCHON, puis à Julien GUICHON qui l'aurait revendue à Morez.
Une autre fois, après une incursion des GRIS, les CUANAIS décident de faire une descente à Champfromier. Dissimulés dans des broussailles, les GRIS surprirent les assaillants qui, trop faibles pour résister furent massacrés à coups de pioches et de gourdins et précipités du haut d'un pont qui porte désormais le nom de « PONT DE L'ENFER ».
En 1642 un traité conclu entre le BUGEY et la Terre de SAINT CLAUDE interdit aux protagonistes tout acte d'hostilité.
La paix tarda à s'installer car, en 1668, éclate une nouvelle guerre avec l'Espagne. Suivit la résistance farouche menée par LACUZON et ses hommes qui furent contraints de se soumettre.
En 1678 la Franche-Comté fût définitivement réunie à la France, mettant fin à ces épisodes sanglants et pas toujours héroïques."
Texte d’après (http://www.mermet.asso.fr)
"Les Gris étaient originaires du Bugey ( région sud du Jura, française depuis 1601) et combattaient férocement contre les Cuanais , diminutif de Séquanais, c'est-à-dire les comtois. Ils étaient appelés Gris à cause de la couleur de leur uniforme et avaient pour chefs Lespinassou et Brunet qui n'avaient de l'homme que la figure et du lion la férocité. "Il est dit que Lespinassou, capitaine des Gris, mettait tout à feu et à sang et que lorsqu'il trouvait des femmes ayant des anneaux aux mains, il coupait les doigts où ils étaient insérés et qu'il en remplissait ses poches."( Désiré Monnier), c'était un véritable bandit dont la seule ambition était le pillage.
Ces 2 individus totalement sadiques et ceux qui combattaient à leurs côté n'auraient eu aucune leçon à apprendre des barbares nazis du type SS qui sévirent plus de 300 ans plus tard sur les mêmes lieux et commirent les pires atrocités ( souvenons nous notamment de Dortan, village martyre)
La mort des 2 affreux dans le livre : A St-Claude, Lespinassou se bat dans un furieux au corps à corps contre Lacuzon et au moment où ce dernier va succomber, Raoul de Champ-d'Hivers, futur compagnon du capitaine comtois, le trucide d'un coup d'épée; quant à Brunet , devant franchir le Hérisson sur un tronc de sapin, Magui la sorcière dissimulée juste à côté le fait basculer dans le vide juste au moment où il passe. Pour mémoire citons aussi le non moins affreux Limassou, bras droit de Lespinassou qui finira tué d'un coup de pistolet par son complice Francatripa au cours d'une partie de dés dont l'enjeu est la belle Églantine de Mirebel..
En réalité :Lespinassou de son vrai nom : Etienne Maire, était espinasseur de profession ( Grâce au site de D. Chatry " http://www.vieuxmetiers.org/ , j'ai enfin appris (le 30 octobre 2005) en quoi consistait cette énigmatique profession : un espinasseur, c'était un tailleur de pierre spécialisé dans la taille de petits pavés d'environ 5cm de coté.
Lespinassou fut pendu le 13 décembre 1694 à la suite d'un banal vol de fromage, de bris de prison et parce que il était marqué au fer rouge de la fleur de lys sur l'épaule droite donc déjà condamné dans le passé. L'exécution eut lieu sur la place publique de Lons-le-Saunier où son cadavre resta exposé pendant dix heures-(RF)
Quant à Anthoine Brunet d'Oyonnax, sieur de Péron; surnommé par ses partisans, "le brave capitaine Brunet", il était noble et capitaine du corps-franc d'Échallon; il mourut en réalité en novembre 1639, âgé d'une quarantaine d'années près de la combe d'Evuaz, sur les bords de la rivière "La Semine";
(voir le plan) il fut pris à revers dans une embuscade tendue par les Boucherands ( partisans comtois de la région des Bouchoux dont le chef était "La Suche") et fut touché d'une balle dans la hanche qui le fit chuter de cheval. Le capitaine blessé fut emporté par ses hommes jusqu'à Montanges chez son beau-père nommé Mermet et il y mourut 8 jours plus tard. Tout cela est relaté par le notaire Genolin dans la chronique de Champfromier ( voir toute l'histoire de la famille Brunet relatée par Cédric Mottier dans les annales de l'Ain 2005."
© Roland Le Corff "www.mes-annees-50.com/"